La journée du 8 mars célèbre les luttes féministes partout dans le monde. C’est aussi l’occasion de rappeler que les combats sont loin d’être terminés ! Pour nous, étudiantes employées syndiquées de l’UQAM, c’est le moment d’affirmer que notre féminisme passe aussi par la lutte contre la précarité des femmes.
Précarité en tant qu’étudiantes : L’augmentation des frais de scolarité et des frais afférents nous affectent tout particulièrement en tant qu’étudiantes : les femmes ne gagnant que 76% du salaire des hommes; nous sommes particulièrement touchées par le surendettement. Le nombre de femmes travaillant au salaire minimum, occupant un emploi à temps partiel (70%), et cheffes de familles monoparentales dépasse largement celui des hommes. Avec les coupures dans les services publiques, emplois majoritairement féminins, non seulement des postes sont coupés, mais ce sont les femmes qui compensent la perte des services publiques par le travail domestique, le soutien aux proches en perte d’autonomie, etc. La situation des étudiantes immigrantes, « racialisées », en situation de handicap, LBTQ est encore plus précaire, en raison de l’imbrication des oppressions : taux de chômage, discriminations, harcèlements, etc.
Précarité en tant que travailleuses universitaires : En tant qu’étudiantes employées à l’UQAM comme correctrices, monitrices, démonstratrices, surveillantes, assistantes de recherche, etc., nous occupons des emplois très précaires : contrats de quelques heures,aucune garantie de renouvellement des contrats, mise en concurrence des étudiantes entre elles, horaires indéfinis, etc. Nos employeur-e-s sont souvent les professeur-e-s qui dirigent nos recherches, ce qui nous place dans des situations de double dépendance.
Cela vient renforcer les risques de harcèlement à caractère sexiste, hétérosexiste, raciste, capacitiste, etc. De plus, la majorité des contrats sont distribués dans l’informalité, grâce au réseautage et à la capacité à se « vendre », ce qui tend à nuire aux femmes, en raison Précarité en tant que mères étudiantes travailleuses : Il y a 8000 parents étudiants à l’UQAM, dont une très vaste majorité est constituée de femmes, certaines monoparentales.
Pour qu’elles puissent concilier études, familles, travail, vie personnelle, cela implique des choix collectifs féministes : politique familiale à l’UQAM, flexibilité dans leurs horaires de travail et dans les dates de remise des travaux, garderies gratuites, bourses pour congés parentaux, aides financières d’urgence, etc.
Au travail, comme à la maison,
l’exploitation des femmes c’est non !