À la clôture des audiences de la Régie de l’énergie, la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics propose de geler les tarifs d’électricité plutôt que de les hausser de 5,8 % comme le réclame Hydro-Québec, ce qui équivaudrait à la plus importante hausse des vingt dernières années.
Au cours des dernières années, Hydro-Québec a dégagé des bénéfices plus élevés que ceux qui lui ont été autorisés par la Régie de l’énergie. La Coalition considère qu’il est temps de retourner cet argent à ses usagers et usagères!
Depuis 2008, ces trop-perçus totalisent près d’un milliard de dollars. Seulement pour 2013, ils seront d’environ 160 millions$ selon les documents qu’Hydro-Québec a déposés à la Régie de l’énergie. Concrètement, si ce dernier montant était remis aux usagers et usagères d’Hydro-Québec, la hausse de tarifs demandée pour 2014 se verrait réduite de 1,5%.
« Une bonne façon pour Hydro-Québec de faire preuve d’empathie envers ses usagères et ses usagers serait d’utiliser ces profits excédentaires pour réduire les hausses de tarifs » tonne Véronique Laflamme, co-porte-parole de la Coalition. Madame Laflamme réagit ainsi aux arguments de la société d’État, qui affirmait récemment faire preuve d’empathie envers sa clientèle.
Au gouvernement de prendre les décisions qui s’imposent
La Coalition critique sévèrement les décisions politiques qui se dissimulent derrière la hausse de tarifs demandée par Hydro-Québec. Le dégel du bloc patrimonial d’électricité ainsi que l’augmentation du taux de rendement réclamé par la société d’État représentent, ensemble, 3,2% de la hausse et servent prioritairement à renflouer les coffres de l’État. Ces augmentations signifient encore des millions en profits additionnels alors qu’Hydro-Québec engrange déjà 2,7 milliards de dollars annuellement.
La fin des subventions aux producteurs d’énergie éolienne et de biomasse viendrait réduire au gel la hausse tarifaire demandée.
Des hausses qui ont de lourdes conséquences
Les hausses réclamées pour 2014 entraîneraient une hausse du nombre de ménages en difficulté de paiement, alors que les familles de la classe moyenne sont de plus en plus nombreuses à être affectées par les interruptions de service. Les programmes d’aide existants ne sont pas accessibles à plusieurs de ces ménages, considérés « trop riches ». « On parle ici d’un service essentiel ! La hausse des tarifs d’électricité oblige de plus en plus de personnes à faire des choix difficiles, c’est un non-sens. Ces hausses doivent être évitées », conclut madame Laflamme.
La Coalition déplore que les profits d’Hydro-Québec soient utilisés comme substituts à une fiscalité plus progressive, tel que l’est l’impôt sur le revenu des entreprises ou des particuliers. La Coalition demande d’ailleurs une révision de ces paliers d’imposition; elle met aussi de l’avant un ensemble de solutions fiscales qui permettraient à l’État de renflouer ses coffres, sans s’en prendre à des services essentiels.